Contrairement aux naïves conceptions répandues par la littérature et le cinéma, les pouvoirs dits magiques, ne résultent pas de l’usage de baguettes ou de formules, mais sont le résultat d’entraînements psychiques longs et intenses qui ont formé la volonté des pratiquants.

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Ainsi,  l’ethnologue et voyageuse Christine Garnier (1915-1987) décrit une épreuve initiatique pratiquée en Afrique :

« Chez les pygmées…les novices connaissent une expérience grand-guignolesque : on les attache, poitrine contre poitrine, bouche contre bouche, à des cadavres. Le tout est descendu dans une fosse, que l’on recouvre de palmes sèches. Durant cinq jours, les apprentis sorciers resteront ainsi, sans nourriture ni visites. Ensuite, toujours liés à leur mort en putréfaction, ils devront manger et boire en utilisant la main droite du cadavre.

Endurance à la peur, à la faim, solitude, silence, méditation, détachement : quand on connait quelques-unes des épreuves imposées aux féticheurs, on ne s’étonne plus de trouver chez quelques-uns d’entre eux (rarissimes, en Afrique, comme en Océanie, en Inde, en Asie, en Europe) une véritable supériorité spirituelle, acquise par la maîtrise de soi et la toute-puissance de la pensée.  »

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Christine Garnier  « Jusqu’où voient mes yeux » Editions Robert Laffont (page 78)