La doxa sont les opinions dominantes et croyances implicites, c’est-à-dire considérées comme des évidences, dans une société donnée et n’appelant donc aucune discussion.

La doxa est le produit de l’évolution de la pensée humaine, laquelle peut être imaginée comme un corps immense, la noosphère (1), ensemble des intelligences humaines.

Cette noosphère peut être conçue comme une gigantesque plante ou comme une spirale qui s’élève au fil des millénaires :

D’abord, la doxa de la Terre plate de l’humanité primitive, puis doxa de la Terre centre de l’Univers du monde médiéval, aujourd’hui doxa matérialiste dualiste d’une Terre de matière, partie d’un Univers de matière, issu d’un Big-Bang de hasard et de nécessité et de l’existentialisme.

La doxa de notre présente humanité est si totalement dualiste qu’elle ignore même qu’il pourrait en être autrement. Qu’il puisse exister une doxa supérieure, en devenir, la doxa de la vérité non-dualiste, holiste ou moniste ne l’effleure même pas .

Léon Tolstoï

Tolstoï a écrit quelque part : « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des guerres »

Il évoquait ainsi l’un des terribles effets du dualisme : la puissance universelle de la réciprocité.

C’est l’ignorance générale des conséquences de nos actes, au-delà de ce qui est évident pour l’observateur superficiel, qui engendre la certitude d’impunité des pires malfaisants.

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(1) Le terme fut forgé par le chimiste russe Vladimir Vernadski (1863-1945) et le concept fut développé par Teilhard de Chardin (1881-1955) dans « Le phénomène humain ». Construit sur le modèle de « biosphère », avec la racine grecque « noos » signifiant « intelligence », la noosphère serait une couche formée par toutes les intelligences humaines autour de la Terre.