Jean-Paul Sartre fut l’un des principaux maitres à penser du matérialisme, résumant sa pensée dans la formule « l’existence précède l’essence ». (1)

« Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien.

Il ne sera qu’ensuite, et sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour le concevoir. L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence ; l’homme n’es rien d’autre que ce qu’il se fait. » (1)

Pour Sartre, la pensée, c’est-à-dire l’essence, ne serait qu’une propriété émergente de la matière ayant atteint un certain niveau de complexité.

Il s’oppose ainsi à l’essentialisme pour qui l’essence précède l’existence.

Pierre Teilhard de Chardin

Sartre aurait pu citer Teilhard de Chardin à l’appui de sa thèse matérialiste, en arguant que c’est parce que le cerveau humain est la substance la plus complexe (courbe de complexification) (2) qu’il a fait apparaitre la pensée.

(1) Conférence « l’Existentialisme est un humanisme ». (1945)

(2) Pierre Teilhard de Chardin « L’apparition de l’homme » Editions du Seuil (page 301)