Camille Flammarion (1842-1925) fut un astronome et un grand vulgarisateur scientifique. Il a particulièrement étudié les perceptions extrasensorielles et publié des centaines de témoignages.

Camille Flammarion

Dans son livre « L’inconnu et les problèmes psychiques », publié en 1900, il étudie les manifestations de mourants, la télépathie, les communications psychiques, la clairvoyance et les rêves prémonitoires.

Parmi les centaines de témoignages recueillis, commençons par celui de sa propre mère, qui lui a rapporté deux de ses rêves prémonitoires :

« Je citerai d’abord deux rêves dont je puis affirmer l’authenticité absolue, éprouvés par ma mère en deux circonstances bien différentes, et qu’elle vient encore de me confirmer, pour la vingtième fois peut-être.

Le premier date d’une époque à laquelle elle n’était pas encore venue à Paris. Mes parents habitaient le bourg de Montigny-le-Roi (Haute-Marne).

Je commençais mes études à Langres, et ils avaient décidé de quitter la province pour la capitale, surtout dans le désir de préparer pour leurs enfants des carrières plus sûres et plus élevées.

Un quinzaine de jours avant leur départ, ma mère rêva qu’elle était déjà à Paris, qu’elle traversait de grandes rues et arrivait devant un canal, au-dessus ququel était jeté un pont à escaliers.

Or, quelque temps après son arrivée à Paris, elle alla rendre visite à une de ses parentes demeurant rue Fontaine-au-Roi, dans le faubourg du Temple, et fut bien surprise en arrivant au canal, de reconnaître le pont, le quai, l’easpect du quartier, dont elle n’avait pu avoir aucune connaissance, ni par des gravures, ni autrement. (…)

Voici maintenant son second rêve dans lequel elle reçoit une lettre lui annonçant la mort d’un enfant :

Un certain été, l’une de mes sœurs était allée, avec son mari et ses enfants, habiter la petite ville de Nogent (Haute-Marne) ; mon père les avait accompagnés, et ma mère était restée à Paris.

Tous les enfants étaient en bonne santé, et l’on avait aucune inquiétude sur eux. Ma mère rêve qu’elle reçoit de mon père une lettre dans laquelle elle lit cette phrase :

Je suis le messager d’une triste nouvelle, le petit Henri vient de mourir, presque sans être malade, à la suite de convulsions. »

Ma mère en s’éveillant se dit : « Ce n’est qu’un rêve ; tout songe, tout mensonge. »

Huit jours après, une lettre de mon père portait exactement la même phrase. Ma sœur, désolée venait de perdre son dernier-né, à la suite de convulsions.

(L’inconnu et les problèmes psychiques page 507)

.

oooOooo

.

Le témoignage suivant évoque la perception du numéro gagnant d’une loterie :

« Vers 1827 ou 1828, mon père se trouvait à Nancy. A ce moment avait lieu une de ces loteries, interdites depuis, et dans lesquelles il importait de  déterminer en les prenant, les numéros que l’on désirait avoir.

Mon père était fortement tenté de courir sa chance, mais il hésitait encore quand une nuit il vit, durant son sommeil, deux numéros se détacher en caractères phosphorescents sur l’un des murs de sa chambre.

Vivement frappé, il résolut d’aller dès l’ouverture des guichets demander les numéros rêvés.

Des scrupules de délicatesse le retinrent sur le seuil ! Mais il ne put s’empêcher, après le tirage de la loterie, d’aller s’informer des résultats du tirage.

Les numéros qu’il avait rêvés étaient sortis dans l’ordre où ils lui étaient apparus, donnant un gain de  75.000 francs.»

Témoignage de Melle Meyer de Niort (deux-Sèvres) (lettre 549)

.

oooOooo

.

Un homme rapporte un rêve relatif à un tirage au sort de conscription, par lequel étaient désignés les jeunes hommes qui devraient effectuer un service militaire :

«  J’ai perdu mon père en 1865 et suis resté chef de famille avec deux frères moins âgés.

Le cadet, Aristide, né en 1853, faisait partie de la classe 1873, tirant au sort en 1874. Il n’avait point voulu préparer son volontariat, et s’en rapportait au hasard, pour faire soit six mois, soit cinq ans de service militaire actif. Cette alternative préoccupait beaucoup ma pauvre mère, qui m’en entretenait chaque fois que je me rendais auprès d’elle, à Nieuil-sur-l’Autise (Vendée), tous les dimanches, faisant alors mon notariat à Niort.

Tenant à assister mon frère comme père lors de son tirage au sort, le mardi, 10 février 1874, je partis de Niort, le lundi, pour Nieuil. Apres le dîner, où la conversation roula sur les chances du tirage au sort, j’allai me coucher vers dix heures.

La préoccupation sans doute me fit rêver, et je vis distinctement mon frère Aristide mettant sa main dans l’urne, retirant un numéro, et me montrant le chiffre considérablement agrandi de 67.

Réveillé en sursaut, j’allume ma bougie et regardant l’heure, je constate 3 heures du matin.  En me levant à 8 heures, je fis part de mon rêve à ma mère, à mon frère, au garde-champêtre et aux conscrits de la commune, qui en rirent fort.

Mais à 3 heures de l’après-midi exactement, le même jour, au chef-lieu de canton Saint-Hilaire-des-Loges (Vendée), mon frère tirait de l’urne le fameux numéro 67, et me le montrait du même geste que dans le rêve de douze heures ; auparavant; et chose, également bizarre, le numéro 66 fut le dernier pris du contingent et fit cinq ans de service actif ; tandis que mon frère s’en tira avec six mois dans l’artillerie à Brest. »

ALFRED CAIL,   à Paris, 154, avenue de Wagram. (lettre 788)

oooOooo

.

Le témoignage suivant rapporte un banal accident de bicyclette.

« Je rêvai que faisant une course à bicyclette, un chien venait se jeter au travers de la route et que je tombais à terre, brisant la pédale de na machine. Le matin, je racontai la chose à ma mère qui, sachant combien d’habitude mes rêves sont exacts, m’engagea à rester à la maison.

Je résolus, en effet, de ne pas sortir, mais, vers 11 heures, au moment de nous mettre à table, le facteur apporta une lettre nous informant que ma sœur, qui demeurait. à environ 8 kilomètres, était malade. Oubliant tout à coup mon rêve, pour ne songer qu’à prendre des nouvelles de ma sœur, je déjeunai au galop et partis à bicyclette.

Mon voyage s’accomplit sans encombre jusqu’à l’endroit où je m’étais vu, la nuit précédente, roulant dans la poussière et brisant ma machine. A peine mon rêve avait-il traversé mon esprit qu’un énorme chien déboucha tout à coup d’une ferme voisine, cherchant à me mordre la jambe.

Sans réfléchir, je voulus lui envoyer un coup de pied mais au même moment je perdis l’équilibre et tombai sur ma machine dont  je brisai la pédale, réalisant ainsi mon rêve dans ses moindres détails.

Or, remarquez,  je vous prie, que c’était bien la centième fois pour le moins que je faisais ce trajet, sans que jamais j’eusse eu a déplorer le moindre accident. « 

Amédée Basset, notaire à Vitrac (Charente) (lettre 640)

oooOooo

.

Nous terminerons avec le témoignage d’un pharmacien, ayant perçu à l’avance le montant exact de la recette d’une de ses journées :

« En 1867, j’étais à Bordeaux, à la tête d’une pharmacie que je venais d’ouvrir depuis quelques mois. Une nuit, je vis en songe le chiffre de 76 fr. 30 inscrit sur le livre de recette à la place où devait s’inscrire celle du lendemain. Le lendemain, dans la matinée, je voyais ce chiffre si bien gravé dans mon esprit que je ne pus m’empêcher d’en parler à mon aide.

La recette ordinaire étant en moyenne de 45 francs, nous pensions que le chiffre 76 fr. 30 représenterait deux journées.

Le travail dans la journée fut ce qu’il était les jours précédents, mais le soir nous fûmes débordés de monde. Enfin, à 10 heures et demie, après le dernier client (le centième au moins), je fis la caisse et j’y trouvai exactement 76 fr. 30.

Jaubert, de Carcassonne, à qui je racontai le fait, me fit remarquer qu’il avait fallu un concours d’esprits très nombreux : amener des clients, empêcher d’autres d’arriver, un caissier sûrement devait figurer dans les opérateurs.

Je me souviens d’une circonstance. Une jeune dame, que je savais payant très mal, achetait, achetait, articles sur articles, elle semblait obéir à une inspiration. Enfin elle régla ! Cet acheteur était le dernier, sûrement il fallait son argent au caissier spirituel. « 

Par son extrême précision, ce témoignage révèle la puissance des programmations de vie.

Mr Coméra, pharmacien à Toulouse (lettre 782) :