Le soldat Daryl S. Paulson, du 5ème régiment de Marines se trouvait dans une base près de Da Nang durant l’offensive du Tet de 1969. Une nuit qu’il était couché sous une tente, il vécut l’expérience suivante :

« Je ne pouvais pas dormir, mon cœur battait très vite, mon anxiété montait et une voix intérieure me dit clairement : « Quitte la tente maintenant ! ».

Cette voix avait une telle autorité et présence que sans m’interroger, je ramassais mon M-16, mon gilet pare-balles, mon casque, quelques munitions, mon masque à gaz, un poncho et je sortis.

En même temps que je sortais de la tente, je me disais : « Je suis dingue », mais je sortis quand même. Je marchais jusqu’au périmètre de tranchées à environ 50 mètres…Là encore, je pensais que j’étais idiot de faire ça mais je me couchais et essayais de dormir. Environ deux heures après, j’étais réveillé par le bruit des roquettes tombant sur le camp… » (1)

Le bombardement dura une vingtaine de minutes et fut suivi d’une attaque des Viet-côngs qui fut repoussée. Lorsqu’il rentra enfin dans sa tente, il découvrit un trou dans celle-ci juste à la place ou il aurait dû se trouver et ses camarades lui dirent que cette roquette était tombée immédiatement au début de l’attaque. Il aurait donc été tué si la voix intérieure ne l’avait pas averti.

Nous pourrions nous demander pourquoi cette voix ne se manifeste-elle pas chez tous les combattants pour les sauver ?
La survie des uns et la mort des autres serait-elle programmée ? C’est ce que suggère Daryl Paulson, en évoquant trois états psychologiques que connaîtraient les soldats : un relatif optimisme durant la phase d’entraînement, puis une phase noire lorsqu’ils voient tomber leurs premiers camarades, enfin une phase de fatalisme :

« Finalement, cependant, le combattant – s’il vit assez longtemps – entre dans une troisième phase, la phase fataliste, durant laquelle…l’existence parait être en ordre. Les combattants qui entrent dans cette phase ont survécu à des épreuves auxquelles ils n’auraient pas dû survivre, ils ont vu d’autres mourir qui n’auraient pas dû mourir. La devise de cette troisième phase est : « On ne meurt simplement pas avant que son numéro soit sorti » (1)

Cette conclusion fataliste traduit une perception intuitive de l’existence de la programmation de la vie.

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(1) Daryl S. Paulson, Article publié dans International Journal of Parapsychology, volume 12, Number 2, pages 121/129