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Gandha Baba, le saint aux parfums
L’un des siddhis les plus spectaculaires est la capacité de matérialiser. Vishudhananda Paramahansa (1853-1937), fut aussi nommé « le saint aux parfums », par Paramahansa Yogananda parce qu’il avait le pouvoir de matérialiser des parfums à volonté.
Lorsque Yogananda rencontre Gandha Baba, il commence par lui demander combien de temps lui a été nécessaire pour acquérir cette capacité de matérialisation. Douze ans, répond le saint et Yogananda ironise en lui disant qu’il aurait pu mieux employer son temps.
Le saint lui répond :
« – Monsieur le philosophe, vous me plaisez. Maintenant tends ta main droite.
Il fit un geste de bénédiction.
Je me tenais à quelques pas de Gandha Baba ; personne ne se trouvait assez près de moi pour me toucher. J’étendis la main, que le yogi n’effleura même pas.
– De quel parfum désires tu ?
– De rose.
– Ainsi soit-il.
A ma grande surprise, un doux parfum de rose s’exhalait du creux de ma paume. Je pris en souriant, dans un vase tout proche, une grande fleur blanche inodore.
– Pouvez-vous imprégner cette fleur sans odeur de celle du jasmin ?
– Ainsi soit-il.
Un parfum de jasmin monta aussitôt des pétales. Je remerciais le faiseur de miracles et pris place à côté d’un de ses disciples. Il m’annonça que Gandha Baba, dont le vrai nom était Vishudhânanda, avait appris d’étonnants secrets yoguiques d’un maître tibétain qui, m’assura t’on, était âgé de plus de six mille ans. »
Paramahansa Yogananda
De retour chez lui, Yogananda retrouve sa sœur Uma qui s’exclame :
« – Tu emploies des parfums maintenant !
Sans un mot, je lui donnai ma main à sentir.
– Quelle bonne odeur de rose ! Elle est extraordinairement forte ! »
Il lui tend alors la fleur blanche normalement inodore :
« Elle saisit la fleur et une expression de stupeur intense se peignit sur son visage, tandis qu’elle flairait une odeur de jasmin s’exhalant d’une fleur qu’elle savait être inodore. Son attitude détruisit à jamais ma suspicion que Gandha Baba m’avait suggestionné et que j’étais seul à déceler les parfums. »
« Plus tard, j’appris d’un ami, Alakânanda, que le « saint aux parfums » possédait un pouvoir que j’aurais souhaité voir à la disposition des populations affamées d’Europe ou d’Asie.
« Je me trouvais, parmi une centaine d’autres invités, à un gala donné à la maison de Gandha Baba, à Burdwan, racontait Alakananda.
Comme le yogi avait la réputation de pouvoir tirer des objets de l’air pur, je priai en riant notre hôte de matérialiser des mandarines hors saison.
Immédiatement, tous les « luchis » (petits pains ronds et plats) disposés sur des feuilles de bananier se gonflèrent. Chacun de ces pains contenait une mandarine déjà pelée ! Je mordis la mienne non sans appréhension, mais elle se révéla délicieuse ! »
Yogananda explique le phénomène de la manière suivante :
« Les différents stimulants des sens auxquels nous réagissons, qu’ils soient visuels, gustatifs, auditifs, ou olfactifs, sont conditionnés par des variations d’intensité vibratoire d’électrons et de protons, lesquelles, à leur tour, sont régies par le « prana » (« biotrons ») forces plus impondérables que l’énergie atomique, intelligentes et portant en germe l’idée-type correspondant à chacun des cinq sens fondamentaux.
Gandha Baba, en harmonie avec la force cosmique, grâce à certaines pratiques yoguiques avait le pouvoir de modifier la structure vibratoire de ces « biotrons », matérialisant ainsi l’objet souhaité. » (1)
(1) Paramahansa Yogananda « Autobiographie d’un yogi » Editions Adyar (page 54)